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le retour vers la matrice
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Photo du rédacteurBénédicte et Jacques

Pour atteindre le meilleur de soi

Dernière mise à jour : 4 févr. 2018

Ce que j’appelle le « meilleur de soi » représente notre essence, c’est-à-dire notre Etre profond, représenté par nos talents et nos potentialités. Devenir le « meilleur de soi » est donc une chance. Et pour que le meilleur soit, chacun doit gagner sa propre liberté, dans un combat qu’il est amené à livrer seul, à l’intérieur de lui-même. Notre personnalité se construit dès notre naissance par des interprétations mentales que nous nous donnons du monde qui nous entoure, pour nous protéger. On parle alors d’un masque, qui nous sert de bouclier, tandis que le besoin de reconnaissance sert de pont avec les autres dans un jeu indissociable. L’Univers est mû par une énergie créatrice, comme nous le confirme la physique quantique, qui se traduit chez chacun d’entre nous en termes de possibles et de potentialités. La victoire sur soi-même consiste donc à regarder en face nos dénis, nos limites, nos lâchetés, nos choix autodestructeurs, sans aucun jugement. Nos parts d’ombre ne sont ni bien ni mal, nous devons les accepter pour concourir à la création du monde et laisser libre cours à nos talents. Avoir atteint la liberté intérieure signifie alors que les conditionnements qui nous emprisonnent n’ont plus la force de nous contraindre.

On demandait au Dalaï-Lama : « qu’est-ce qui vous surprend le plus dans l’humanité ? » « Les hommes … parce qu’ils perdent la santé pour accumuler de l’argent, ensuite ils perdent de l’argent pour retrouver la santé... Ils vivent comme s’ils n’allaient pas mourir, et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu ».

Pour atteindre le meilleur j’ai appris que je devais regarder de près mes croyances, celles avec lesquelles je m’étais construit enfant, devenues obsolètes, pour ne pas laisser mon ego prendre le pouvoir sur ma vie. En effet, si nous regardons notre existence d’un point de vue purement psychosomatique, nous arrivons au monde avec les angoisses intrinsèques à la naissance de tout être humain. C’est ce qui forme notre « ego ». Notre principal problème vient du fait qu’à partir de cette expérience physique de séparation d’avec notre mère, nous formulons une interprétation mentale d’une division irréparable d’avec le monde, et cette certitude refait surface à chaque fois que nous traversons une crise profonde, alors que, s’il y a eu changement d’état, le fil de l’unité n’a jamais été brisé d’avec la mère. Et pourtant, malgré tout, chacun de nous porte la peur du rejet ou de l’abandon fortement ancré. Cela veut dire qu’avant d’être victimes des autres comme nous le croyons souvent, nous sommes victimes de sensations et d’impressions à partir desquelles nous avons conclu que nous étions rejetés ou abandonnés. Il suffirait donc d’un changement de regard, la mesure de notre liberté, pour retrouver la joie d’être au monde.

Dans mon parcours thérapeutique, je me suis aperçu qu’une fois que j’avais cessé de me préoccuper de ma propre importance, je pouvais regarder mon existence comme une création pure, et découvrir que le processus de libération du geste créateur constituait une voie d’évolution et de participation à une œuvre qui n’est pas écrite à l’avance. Le « meilleur de soi » en effet c’est ce pur élan vers la Lumière qui habite chacun de nous. Mais parvenir à un haut niveau de conscience requiert un certain degré d'éveil spirituel, à la manière du « jihad intérieur » dans l'Islam soufi. C'est contre mes mauvais penchants, mes passions démesurées, que je dois orienter mon attention et ma vigilance. Alors seulement, l'esprit purifié et pacifié, libre de tout attachement, de colère ou de haine, je peux déclarer avoir remporté ma plus belle des victoires : celle contre moi-même.

Pour survivre et grandir en effet, dans son essence universelle, l’homme doit travailler sans cesse sur lui-même, pour être souriant, altruiste, pour affronter ses problèmes, se libérer de ses croyances limitantes, se fixer des objectifs, et, surtout, s’accepter tel qu’il est. En définitive, pour nous humains, qui somment des êtres finis et mortels, vivre représente une certaine contrainte qu’il faut assumer, un certain travail. Le mystère réside dans le fait que nous ne suivons pas toujours la meilleure méthode pour être heureux. L’homme est complexe, il a le devoir de se connaître, comme nous le recommandait Socrate dans la Grèce antique : nos pulsions, nos peurs inconscientes, peuvent nous piéger, nos pensées nous égarer, nos comportements nous mystifier, nos émotions nous déstabiliser. Cette complexité réside en partie dans notre aptitude à nous tromper nous-mêmes, à éviter de regarder en face nos limites, en freinant ainsi notre bonheur.

Les psychanalystes nous ont appris que chacun de nous possède une zone d’ombre, une zone qui cache certains de nos élans de vie incompatibles avec les injonctions des adultes, et qui sont le siège d’anxiété et de désirs qui déterminent souvent notre comportement à notre insu. Nous pouvons ainsi opter pour un avantage à court terme au prix d’une souffrance à long terme. Nous pouvons aussi générer une autocritique sévère générant de la culpabilité. L’auto-sabotage est devenu monnaie courante à certains moments de notre vie, de manière inconsciente certes, mais en ayant recours à diverses formes de déni. Les pertes que nous nous infligeons ainsi deviennent des sujets difficiles à aborder.

La victoire sur soi-même consiste donc à nous regarder en face sans aucun jugement. Notre part d’ombre n’est ni bien ni mal, nous devons apprendre à la regarder, à vivre avec, dans un monde dont nous sommes co-créateurs. A chaque instant en effet, dans ce mouvement permanent des énergies telluriques et cosmiques, nous créons le monde. Ce qui veut dire qu’à chaque fois que nous sommes en mal-être nous concourrons au mal-être de notre planète. Apprendre à reconnaître des situations qui sont potentiellement contraires à nos intérêts et chercher à en sortir gagnant, c’est donc notre « mission de vie », notre combat permanent, et c’est en prenant ces précieuses informations à cœur que l’on peut reprendre sa vie en main de façon consciente.

Le besoin d’être reconnu est le cœur de la création de notre personnalité. Si cette personnalité est un masque et nous sert de bouclier, le besoin de reconnaissance sert de pont avec les autres. La personnalité est comparable à un personnage que l’acteur accepte d’incarner le temps d’une pièce, sauf qu’ici la représentation ne s’arrête jamais, et que l’acteur devient prisonnier de son rôle. Dans nos relations aux autres nous sommes souvent prisonniers d’un script écrit à l’avance. Nos peurs, qui ont fondé notre ego, sont le produit des charges du passé.

D’autres angoisses existentielles s’ajoutent par la suite, visant toujours à empêcher la répétition de situations douloureuses vécues dans l’enfance, mais générant des croyances qui sont des interprétations limitatives de soi et de l’univers, pour un enfant qui se croit le centre du monde. Ces peurs et ces croyances sont enfouies dans l’inconscient et ces injonctions intérieures mènent le bal en situation de danger ou de crise, nous en devenons alors les marionnettes. Cela limite notre potentiel, il faut les combattre, avec l’aide d’un coach ou d’un psychothérapeute lorsqu’elles deviennent trop lourdes à porter.

Parfois, dans notre aspiration au bonheur, nous recherchons des satisfactions compensatoires, qui peuvent devenir addictives, nous devons alors être attentifs pour garder un équilibre dans notre consommation des plaisirs de toute sorte, il s’agit, là aussi, d’un combat à mener.

Sans cesse il faut se régénérer en faisant vivre son individualité créatrice au lieu de rester attaché à sa personnalité protectrice. Passer de l’ombre à la lumière représente un effort, expression de notre liberté. Si nous restons soumis à nos mécanismes de protection, nous finissons par nous étouffer et par trouver le malheur. Si nous osons en revanche exprimer notre essence créatrice… Tout est possible !

En posant un regard lumineux sur celui qui se sent exclu, je lui fais découvrir sa propre lumière et alors sa parole créatrice peut agir. Vu sous cet angle les gens en crise nous rendent service, ils nous rappellent que quelque chose ne va pas dans notre système social. Comment se fait-il qu’au lieu d’évoluer dans une société qui sert la partie vivante et lumineuse des êtres humains, nous nous trouvions pris dans des formes d’organisations collectives qui nous contrôlent de plus en plus ? Rappelons-nous : au début notre personnalité assure notre survie, et notre protection, pour mieux nous étouffer par la suite, n’aurions-nous pas reproduit sur un plan collectif notre schéma individuel ?

Les neurosciences nous disent que le cerveau ne fait pas la différence entre l’imaginaire et le réel, et que, donc, notre pensée est créatrice. Alors pourquoi ne pas adopter une pensée positive, et bannir la négation de notre vocabulaire. Alors que nos pensées négatives nous maintiennent dans une dépendance et dans une quête constante de reconnaissance pour nous confirmer à nos propres yeux qu’on existe, nos pensées positives nous font prendre conscience de notre existence indépendamment de nos conditions environnantes. Dans la première perspective, nous quémandons le droit d’exister dans les yeux de chacun, et nous ne trouvons rien qui réponde à nos peurs fondamentales. Dans la seconde, nous goûtons l’existence, même sans raison. Nous ne nous demandons pas si nous existons, nous savourons le fait d’exister. Inspirés par la seconde perspective, en fermant les yeux pour nous intérioriser, nous ne cherchons pas de l’amour, nous goûtons l’amour présent en nous, et, par notre simple souffle, nous l’exprimons.

La paix intérieure, notre aspiration fondamentale à retrouver la parole perdue, comme notre respiration, prennent leur source au plus intime de notre être. Cela devrait éliminer certains idéaux qui représentent des valeurs respectables mais qui ne nous font pas vibrer. Ce que nous faisons par devoir et sans plaisir s’associe d’emblée à notre personnalité, ça reste une obligation de plus. Un idéal de soi qui ne nous prend pas aux tripes, ou qui ne nous fait pas rêver, auquel on adhère par peur plus que par amour mérite d’être remis en question. Mais il ne faut pas confondre l’idéal avec le dogme, vérité imposée qui se veut rassurante, le meilleur de soi c’est une aspiration à être, et devient une inspiration, pour dépasser nos peurs et mener une action éclairée, dans la confiance.

Vu sous un autre angle il n’y a pas d’opposition entre paix intérieure et engagement social. Puisque l’Univers est une pulsion créatrice qui se traduit chez soi en termes de talents et d’aptitudes, chacun peut trouver son bonheur, dans la découverte de ses dons, et dans leur expression, au service de l’humanité. L’attitude juste consiste à permettre la transformation en abandonnant nos sécurités trompeuses et en épousant le mouvement créateur universel. L’humoriste Pierre DAC disait : « il faut penser le changement plutôt que changer le pansement ».

Plusieurs sages témoignent que le changement est difficile, car il s’inscrit nécessairement dans un débat intérieur entre la personnalité protectrice et l’individualité créatrice. Toutefois, cette indépendance se paie chère, car notre personnalité souffre de la remise en question de nos certitudes qui, malgré les contraintes évidentes qu’elles entraînent, ont le mérite d’assurer notre survie. De fait, tant que l’on se contente de survivre, il n’y a pas de problème, mais le jour où l’on veut se rapprocher de notre élan créateur, être plus fidèle à nos aspirations, les difficultés commencent. Autrement dit, une vie nouvelle, intense, passionnante, qui nous rapproche d’un bonheur durable, est possible pour tous, mais elle se gagne de haute lutte. De toute façon le conflit existe déjà en nous de manière inconsciente avec ses conséquences : la maladie, la dépression, la perte de sens, la désillusion, le cynisme, l’égocentrisme. Tant que nous croyons que c’est le corps, la fatigue, les autres, les parents, le climat, le gouvernement, l’Europe, qui sont responsables de nos états, nous ne réglons rien, le jour où nous nous remettons en question, le changement créateur peut commencer.

Il est donc clair qu’être heureux demande un effort, et si nos problèmes ne sont pas réglés ils nous obsèdent, et ne nous permettent pas de jouir du meilleur de soi. Cette façon de penser est juste tant que nous nous identifions à la personne limitée que nous sommes, mais dès que notre conception de nous-mêmes s’élargit, dès qu’on s’élève spirituellement, on se rend compte que notre histoire n’est qu’une entrée en matière parmi d’autres. L’autonomie devient une pratique, nous devenons à chaque instant créateur de notre vie et nous constatons que nous ne faisons qu’un avec notre Univers. A partir de cette prise de conscience nous pouvons choisir les états que nous voulons cultiver. La question centrale étant : qu’est-ce qui nous rend le plus heureux, rester sur notre réserve ou exprimer nos talents ? L’égocentrisme ou le don de soi ? Si je nourris chaque jour l’amour, la joie et la créativité, ces qualités vont croître puisqu’elles préexistent en moi, nous devons alors changer d’espace intérieur, nous devons passer du monde de la personnalité, avec ses peurs et ses images, à celui du meilleur de soi que nous voulons nourrir et exprimer.

D’innombrables allers/retours s’effectuent, peu à peu les victoires s’enchaînent, et petit à petit il devient plus facile de se situer dans la nouveauté. On a moins peur de la réaction des autres et de leur jugement. On se rend compte qu’il s’agit bel et bien de notre vie et que personne ne peut la vivre à notre place. En fait le changement n’est pas plus lourd que notre prochaine pensée, car ce sont bien nos pensées qui créent notre réalité. Finalement, la paix intérieure vient lorsqu’on s’applique de tout son cœur à exprimer la beauté des êtres et de l’univers dans lequel nous vivons. Alors tout retrouve son sens, et notre vie nous semble non seulement utile à soi et aux autres, mais à la vie elle-même. La paix intérieure c’est la sensation d’être dans son axe, d’avoir fait ce qui était juste, en accord avec son soi profond, le meilleur de soi, au service de la Lumière.

grâce à Guy Corneau




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