Ce livre de Thomas d’Ansembourg est un de ces livres qui vous font grandir. Pour moi, il est de ceux qui m’ont le plus apporté. Il m’a expliqué pourquoi me mettre au centre de mes préoccupations était important et comment le faire. En définitive, il m’a aussi enseigné, indirectement, la confiance en moi.
Nous avons tendance à dire plus facilement leurs quatre vérités aux autres plutôt que d’exprimer simplement ce qui se passe en nous. Exprimer sa vérité dans le respect d’autrui et de soi-même, voici le projet du livre.
Faites-vous souvent l’effort d’inventorier les sentiments qui motivent vos jugements ?
Êtes-vous capables d’identifier les besoins refoulés et camouflés derrières vos propos ?
Faites-vous aux autres des demandes réalistes et négociables ?
Cet ouvrage vous propose de rencontrer l’autre sans cesser d’être soi. Le titre pourrait être trompeur. La gentillesse dont parle le livre n’est pas la bonté qui s’exerce gratuitement par un geste ou un don désintéressé. Il s’agit plutôt de la gentillesse de façade. Peu d’entre nous y échappe. Nous disons « tout va bien » quand « cela ne va pas », nous disons « Oui, nous reviendrons avec plaisir » alors que nous pensons « Plus jamais de barbecue chez eux ! » Nous sommes poussés à dire des choses socialement admissibles qui vont à l’encontre de nos pensées, besoins et souhaits réels.
C’est de cela dont parle ce livre : le masque que nous portons pour être socialement acceptable, accepté et aimé. Être accepté et aimé font partie des besoin vitaux de l’homme, car nous sommes des animaux sociaux. Mais si cela se fait à l’encontre de notre nature et de notre bien-être, le bénéfice est nul, le mal-être s’installe.
Être authentique plutôt qu’être gentil : voila le conseil donné tout au long de ce livre, et qu’on retrouve dans le titre.
Être trop gentil revient à faire passer les besoins des autres avant les nôtres et à s’oublier. Être authentique est une démarche difficile car accompagnée par la peur : peur de ce que l’autre pense, peur de ne pas correspondre aux attentes des autres, peur de ce qu’il dit, peur de parler, peur de déplaire, peur d’entrer en conflit, peur de la désapprobation… Ce livre accompagne cette démarche en exposant les bénéfices et fournissant quelques outils. Voici les deux qui m’ont le plus aidé : reconnaître mes sentiments et mes besoins
Nos sentiments et nos émotions sont importants. Dans notre société, on ne nous apprend pas à les reconnaître, les gérer, les exprimer. Or, un sentiment, une émotion, cela exprime d’abord un besoin. Si on n’écoute pas l’émotion, on ignore le besoin. Si on ne répond pas au besoin, on rentre dans une spirale négative de mal-être. Et l’émotion ignorée et enfouie peut ressortir bien plus violemment : colère, violence verbale et physique, dépression, …
Voila ce que ce livre m’a appris :
- écouter mes émotions et mes sentiments, puis répondre aux besoins exprimés, est vital pour moi ; cela ne se fait pas forcément au détriment de mon entourage et de mes proches : si je suis bien, je pourrais leur être d’autant plus utile. Derrière tout émotion que je ressens, j’essaie d’identifier le besoin qui s’exprime. J’essaie, autant que possible, de faire cela « au fil de l’eau », lorsque je ressens l’émotion. C’est d’autant plus difficile quand l’émotion est forte. Mais c’est à ce moment où c’est le plus utile.
- s’accorder aussi des instants de répit, au calme, sans action, juste moi et moi.
- écouter les sentiments du moment et repenser aux sentiments récents, pour identifier et répondre aux besoins qui se cachent derrière.
- m’exprimer sans agresser l’autre. Lorsqu’on s’exprime et qu’on extériorise un sentiment et un besoin, nous avons tous tendance à interpeller l’autre : « tu m’énerves … », « tu me déçois … ». Erreur ! Colère, déception, tristesse, inquiétude sont nos sentiments : nous en sommes responsables. Nous ne les contrôlons pas forcément, mais nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Dire « tu m’énerves … » revient à renvoyer la responsabilité, la faute, sur notre interlocuteur. C’est l’agresser. Résultat : il se referme, comme une huître, ou contre-attaque.
- exprimer mon émotion en disant « je me sens triste / inquiet / en colère / … » ;
- exprimer le besoin caché derrière l’émotion, prendre la responsabilité de l’assouvir, demander l’aide de l’autre ;
- reformuler les « agressions » des autres selon le même schéma : sentiment, besoin, demande. Cela ne devient pas naturel du jour au lendemain, mais si la tendance est là, les rapports seront plus détendus et les conflits bien plus rares.
- acquérir de la confiance en moi, ce n’est ni le sujet du livre, ni une de ces leçons. Pourtant, c’est l’un de ses (nombreux) bénéfices :
- je sais que m’exprimer et m’affirmer est bon et vital pour moi ;
- je sais que chacun doit être responsable de ses émotions : en d’autres termes, je ne suis pas responsable des sentiments ou du bien être de mes proches, même si je peux les aider ;
- je sais que ce je suis ne passe pas forcément par ce que je fais pour les autres.
Se placer au centre de ses préoccupations, s’exprimer et s’affirmer sans agresser, être responsable de soi : tout cela aide à la confiance en soi. Et tout cela m’a, entre autres, été expliqué dans ce livre.
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